Django Reinhardt
Django Reinhardt était un phénomène, déjà entouré de légende de son vivant, et celle-ci semble encore plus grande maintenant, un demi-siècle après sa mort. Ses solos lyrique et son rythme endiablé ont inspiré des générations de musiciens, et ses compositions pour guitare acoustique comptent parmi les meilleures. Rares sont les amateurs de jazz du monde entier à ne pas avoir au moins un disque de lui.
Jean-Baptiste ("Django") Reinhardt naquit en Belgique dans une famille nomade de gitans le 23 janvier 1910. Il s'intéressa très tôt à la musique et , adolescent, il jouait déjà bien de la guitare, du banjo et du violon. Jeune homme, il s'installa à Paris, où il découvrit le jazz américain. Il gagna sa vie en jouant dans la rue. A dix-huit ans à peine, il perdit l'usage des deux doigts de la main gauche dans le terrible incendie d'une caravane. Pour la plupart des guitaristes, cela eût marqué la fin d'une carrière musicale; mais Reinhardt surmonta son infirmité, et il mit au point une nouvelle façon de jouer, unique, assurant des solos étourdissants avec seulement les deux premiers doigts de la main gauche. Il jouait, dit-on, avec une telle force qu'il usait une guitare tous les six mois.
En 1933, Reinhardt forma le Quintette du Hot Club de France avec le violoniste Stéphane Grappelli, son frère Joseph Reinhardt et Roger Chaput aux guitares, et Louis Vola à la contrebasse. Ils enregistrèrent plus de cent morceaux et devinrent internationalement célèbres. La musique du groupe était dominée par le swing lyrique de Reinhardt et l'échange mélodique entre sa guitare et le violon de Grappelli. Reinhardt allait exercer une immense influence sur la génération suivante des guitaristes de jazz du monde entier. Nuages, le titre le plus fameux du quintette, figura au hit-parade de nombreux pays dans les années 1940. |
Django et son fils Babik
Reinhardt décéda d'une crise cardiaque en mai 1953, après un après-midi de pêche sur les berges de la Seine. Il a laissé un immense héritage de musique pour guitare qui étonne et enchante toujours les musiciens comme les mélomanes.
(texte repris de l'ouvrage "Les DIEUX de la GUITARE", de Nick Freeth et Cliff Douse)